Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de nicnic38

Raid in france 2018 : seconde partie

5 Avril 2019 , Rédigé par nicnic38

SECTION C – VTT : 41 km – 900m D+ : À travers les champs de canne à sucre


Du coup nous repartons. Nous sommes le mardi 13 Novembre ; aujourd’hui journée spéciale.. Fred a 50 ans ! Le sac est super léger : il n’y a plus l’équipement corde et packraft à porter, et la section est rapide – normalement à peine une journée – donc nous ne prenons que le matériel obligatoire et nous laissons le matériel dit de « confort » dans les caisses.  Greg : Euh, j’ai un peu merdé sur ce coup-là j’ai gardé mon matériel de cordes donc ça fait un peu de ferraille à porter en VTT mais heureusement dans ce sens-là ça donne pas de pénalité quand on oublie !!! Pourtant j’étais prêt longtemps avant l’équipe, mais bon je vais gérer ce n’est pas grave c’est le VTT qui porte ! On remet du désinfectant sur la suture de Fred, on refait un beau pansement. Et on enfourche nos montures. Fred : C’est la grosse interrogation pour moi, est-ce que je vais pouvoir tenir mon guidon ! Je fais un tour de stade avec ma main bandé, toujours index et majeur, un pour tenir le guidon et l’autre pour le frein, ça parait passer. Je dis à l’équipe que c’est bon pour pas les inquiéter mais en fait je ne sais pas ce que ça va donner lorsque ça va bouger... Mais on part, c’est bon, après tous ces doutes, je peux me replonger dans l’orientation.  Nico : nous repartons de nuit… jamais évident… 30 min plus tard nous retrouvons les Mojitos qui ont un peu de mal à trouver le passage qui passe en dessous de la route (qui nous est interdite) ; nous les rejoignons dans la recherche. Et nous commençons à porter les vélos. Ce petit passage nous fait arriver sur une plage de sable noir, enfin une plage… Enfin plutôt une étendue de blocs de lave qui t’obligent à porter le vélo. Au petit matin nous nous arrêtons 5 minutes afin de souffler.

Raid in france 2018 : seconde partie

Nico : 5 minutes… pas une seconde de plus ;-) Nous pouvons alors profiter du lever de soleil que nous offre mère nature. Je savoure cet instant de calme avec le bruit des rouleaux de l’océan qui bercent. Il fait déjà bon au petit jour. Il va faire chaud aujourd’hui.

Raid in france 2018 : seconde partie
Raid in france 2018 : seconde partie

Fred : Je profite de cet instant magique pour annoncer à tout le monde que ce sont mes 50ans et que je suis heureux de partager ce moment avec eux. Une vraie cohésion est née entre nos deux équipes. Nous quittons cet endroit merveilleux pour remonter en plein soleil vers les champs de canne à sucre. Il n’y a pas beaucoup d’ombre et le soleil commence à cogner. Nous suivons des grosses pistes de tracteurs, mais ça monte raid. Nico me tracte en montée. Fred : Les cannes à sucre, un milieu particulier, l’orga nous l’avait annoncé au briefing de départ. Pas très évident de se retrouver dans ce dédalle de chemin qui change de place suivant les saisons. Donc c’est dû à peu près. Nous arrivons à nous en sortir pas trop mal. Il fait chaud, on pousse les vélos, mais pas de perte de moral, tout le monde suit dans sa bulle. Sur la route nous croisons des litchis (l’arbre porte le même nom que le fruit- j’ai vérifié ^^). Greg en fait une réserve que nous savourons tous les huit en haut de la montée.  Greg : Mince il manquait 15 jours pour que les litchis soient à point, mais bon on ne va pas être difficile, c’est trop bon même un peu acide!

Raid in france 2018 : seconde partie

Il nous faut redescendre un peu dans une ravine pour remonter et atteindre le haut de la rangée d’éolienne entre La Ravine Glissante (Nico : ça ne s’invente pas) et Piton Sainte Rose. A la balise, un bénévole nous attends avec une bouteille d’eau d’1,5L pour chaque équipe. Greg : A ce moment-là, on apprend aussi que nous risquons d’être shuntés car la section suivante risque de trop nous éloigner du reste de la course! Elle fait du bien car nous étions à sec, et sur ce côté-là de l’île il n’y a plus de cascade ou de petite rivière permettant de nous rassasier en eau. A partir de là, il n’y a plus de montée ! Que de la descente… Je sers les dents... La descente en vélo, c’est un moment qui n’a jamais été très agréable pour moi. Mais j’ai beaucoup pris sur moi cette année, et je suis même allée faire un stage de descente VTT pour apprendre les techniques de base. Nico : c’est forgeant qu’on devient VTTiste… tu es sur la bonne voie. Fred : Quels progrès cette année. La peur, ça c’est un autre problème… Je suis surprise de voir que la descente ce fait également sur une grosse piste ; enfin, il fallait suivre la piste VTT et j’ai un peu triché car avec Fred on est passé sur le côté sur le chemin le plus large. C’était bien aussi. Pour Fred aussi, pardon pour la main de Fred c’était mieux ! Greg : cette descente je n’ai pas vu grand-chose, le problème avec la fatigue c’est qu’en VTT tu es un peu statique en descente si c’est peu technique, et à plusieurs reprises j’ai les yeux qui se ferment, il est temps d’arriver en bas. Nico : trop fass’ le Gweg en VTT.

Raid in france 2018 : seconde partie

Nous arrivons à Piton Sainte Rose, petite ville où l’église a été miraculeusement sauvée de la coulée de lave. C’est assez étonnant. Elle est toute blanche est colorée, ce qui contraste très bien avec le noir de la pierre volcanique. Nico : c’est Notre Dame des Laves… facile non ;-) Nous nous arrêtons acheter 5L d’eau, du coca, et un sandwich chacun que nous irons manger un peu plus loin sur le chemin. Greg : Et dire que nous avons hésité à prendre nos 5 litres d’eau alors que c’est partie comme du petit lait !! Une fois les sandwichs préparés et récupérés, nous repartons sur un sentier longeant la mer et les falaises. Nous pensions trouver un sentier facile… mais en y réfléchissant tout le vélo était simple, alors ce n’est pas possible… Nous escaladons une première difficulté toujours sur le chemin, et nous trouvons un très bel endroit à l’ombre pour nous restaurer… et pour faire une petite sieste... Je ne sais pas combien de temps plus tard, le clairon sonne et nous voilà repartis. Nico : 30 minutes je pense. Le sentier n’est absolument pas roulant. Tous les 30-50 mètres il faut descendre de vélo, pour escalader ou désescalader entre 2 et 5m de rocher. Rapidement l’esprit d’entraide se fait ressentir et nous organisons rapidement une chaîne humaine pour chaque obstacle à franchir. Nico : on n’est pas trop de 8 pour organiser le bouzin… belle coordination !!! Greg : A y réfléchir, je ne pense pas que le fait d’être 2 équipes nous ait avantagés. Se passer les vélos à chaque fois, on y asse un certain temps. Fred : en tout cas c’est beau à voir cette entraide et en plus on longue la mer. C’est vraiment super beau. On a l’impression de ne pas avancer, alors que toute la matinée ça roulait. En plus on y est presque au CP sur la carte !! Enfin après quelques heures passées, nous rejoignons l’AT3. Mais elle est super rapide cette section !!

Raid in france 2018 : seconde partie
Raid in france 2018 : seconde partie

A l’AT, tout en nous donnant un nouveau jeu de carte, on nous explique que nous sommes shuntés. Nous ne ferons la montée au Piton de la Fournaise. La déception de ne pas tout faire viendra un peu plus tard pour moi ; pour finalement ne plus avoir de regret : les dernières équipes à être parties sur ces sections ce sont pris brouillard, pluie dense, aucune visibilité et ne sont pas allées jusqu’au bout de la section. Il faudra repartir en vélo jusqu’à un CP donné d’où l’organisation pourra reprendre nos vélos, nous donner nos caisses, et d’où un bus nous attendra pour nous emmener à 18h à une petite section de corde d’où nous retrouverons le circuit normal de la course. Nico : petit coup au moral, mais soyons objectif. Le parcours est un peu trop Enorme pour nous… Et puis il y a encore plein de trucs sympas à faire…

A l’AT on en profite. Fred a retrouvé sa copine médecin, qui lui refait un pansement, tout en sirotant un bon smoothie de fruits frais. Le BONHEUR total. Nico : je confirme… et m’en (re)lèche les babines. Fred : Je suis content d’être arrivé jusque-là, j’ai réussi à tenir plus ou moins mon guidon, j’ai fait sauter un point mais la main est plutôt bien, pas d’infection en vue. Cool. Merci Lise. Nous sommes dans un endroit de rêve. L’AT se situe dans une petite crique : d’un côté une falaise avec cascade, de l’autre une petite étendue d’herbe bien verte sur laquelle pousse plein de cocotiers et juste en limite, la mer avec ses rouleaux. C’est beau. Après le smoothie, je profite d’un moment de faiblesse ; je m’allonge et je dors instantanément. Puis nous nous préparons, et en guise de 4h avant de repartir nous mangeons une glace. Hummmm. Nico : c’est bon pour le moral ;-) Fred : c’est bon bon…

Et nous repartons, toujours accompagnés des Mojitos.


 

Raid in france 2018 : seconde partie
Raid in france 2018 : seconde partie

Le shunt : Quelques kilomètres de VTT sur route, pendant lesquels nous admirons les différentes coulées du Piton de la Fournaise. C’est très impressionnant. Je me sens toute petite. La route serpente au milieu de ces champs de pierres volcaniques et de laves séchées. Nous sommes quand même récompensés de voir ces belles coulées de lave, même si c’est du bord de la route que nous les observons. Greg : Nous sommes au moins 3 équipes en file indienne sur la route et nous bloquons la circulation car les locaux sont vraiment respectueux des cyclistes, ça aurait été un peu différent en Isère. Nico : on essaye de donner un peu du rythme avec Jean-Phi (Mojito) histoire que personne ne s’endorme… Moment cool après ce début de course bien dense.

 

SECTION G – Trek (+ cordes) 3 km : Rappel dans la ravine de Saint-Pierre

 

Nous rejoignons le bus de l’organisation au CP où nous y retrouvons pleins équipes. D’un côté je me dis que c’est cool, qu’on n’est pas si loin derrière si on se retrouve shunté au même endroit ou même à une balise près. Pour moi toutes ces équipes étaient méga fortes et finalement à la longue on les rattrape. D’un autre côté je m’en veux de ne pas être arrivée à aller plus vite durant le 1er trek. Avec Marine ils auraient pu tout faire c’est quasi certain. Je peux comprendre leur frustration. Nico : Nous t’avons prise dans l’équipe en connaissance de cause… Donc tu n’as pas à t’en vouloir. Tu nous permets de participer à la finale. On est content de partager cette aventure tous les 4… Avec des si… Et puis, nous sommes toujours dans la course. Tu gères comme une grande… Fred : Nous sommes toujours aussi motivés, l’aventure continue, mais là on pense à profiter de l’environnement.

La nuit tombe. Il commence à pleuvoir sacrément fort. Pas grave, nous sommes dans le bus… mais avec cette chaleur et cette moiteur accompagnées d’un zeste de raideurs de 5 jours, je ne vous raconte pas l’odeur ^^ ; et le pire c’est que notre nez s’y habitue ! Durant le trajet, tout le bus dort (hormis le chauffeur bien sûr) ! A la descente du bus, il ne pleut plus, et nous attendons nos caisses de cordes car nous partons pour un petit trek et cordes afin de rejoindre la section kayak de mer.

On s’équipe. On part. Et nous voici sur deux petits rappels qui nous descendent jusque dans le lit d’une rivière. A sec cette fois. Les 3km sont vites avalés. La rivière est facile. Nous marchons de pierre sèche en pierre sèche, le tout accompagnés d’un magnifique concert de crapauds et/ou de grenouilles ! Un coassement infernal : on a l’impression qu’on va finir par tomber sur une montagne de grenouilles ; alors que pas du tout, c’est juste l’œuvre d’une ou deux grenouilles ! Nico : impression partagée… comme c’est encaissé, ça résonne un max. Chouette petite section « presque » facile. Fred : Et nous sautons de rochers en rochers pendant le bœuf des grenouilles !

En arrivant en ville, nous nous émerveillons devant la splendeur des arbres ; immenses avec des troncs ondulés. Nous trouvons le centre nautique où nous pouvons récupérer nos affaires, préparer des lits de camps … si si vous avez bien lu : des lits de camps sur un RIF !!! Greg : Ça doit cacher quelque chose, si Pascal prend soin de nous comme ça y doit y avoir un point dur à la section suivante !

Comme nous ne pouvons pas repartir avant 5h30 le lendemain matin pour cause de Dark-zone, nous prenons notre temps pour préparer le matériel de kayak et nous mangeons bien. Nico : quand je vois le temps que nous avons pris et le sac de « m… » que j’ai fait, je me dis que j’avais vraiment relâché la pression… Nous avions opté pour dormir de rester dehors histoire d’avoir un peu d’air et de fraîcheur. Juste avant d’aller se mettre au lit, nous avons fredonné (pour ne pas réveiller les autres équipes) un JOYEUX ANNIVERSAIRE à Fred. Greg : Mince j’aurai bien aimé souhaiter un bon anniversaire à notre demi centenaire, mais je me suis assoupi sur mon lit on dirait ! Je crois que Greg dormait déjà… Toujours prêts avant tout le monde ! Nico : Il optimise le garçon !!! Nico avait pensé à prendre une bougie et pas n’importe laquelle : une Winnie l’ourson qui fait de la musique ! C’est le luxe plus ultra du raideur ça! Nico : indispensable pour les fêtes d’anniversaire réussies… En plus, il semble qu’elle soit waterproof (je la traine dans ma poche du haut du sac depuis 5 jours) : la classe !!! Fred : Trop bien, merci à tous, à mon retour de brossage de dents, j’ai droit aux joyeux anniversaires de ma bande d’amis avec une petite bougie au fond d’une casserole entouré de fraise tagada ! Ça c’est de l’anniv’.

La pluie vient nous réveiller très peu de temps après qu’on ait tous retrouvé Morphée. Une belle pluie qui mouille tout rapidement ! Allez hop, à l’abri ; et on retourne dans nos rêves. Fred : C’est vrai que ce n’est pas habituelle les lits de camps, on en profite, merci aux autochtones qui ont pitié de nous et merci Dark-zone.

 

 

SECTION H – Kayak de mer 37 km : Au large des barrières de corail

Raid in france 2018 : seconde partie

Le réveil sonne au petit jour du mercredi 14 novembre. Nous sommes prêts pour affronter la mer. Des vêtements longs pour se protéger du soleil. Greg : euh pas tout le monde, n’est-ce pas Fred ! Fred : Euuuh, je suis au top, casquette, lunette …. Ah, oui un petit oubli, pas de crème sur les cuisses… Ce n’est pas comme si je n’avais pas fait le Paraguay l’année passée en voyant mes coéquipiers cramés sous le soleil. L’expérience avant tout ! Bon ça me vaut un bon p’ti coup de soleil sur les cuisses, cool pour la piscine lorsque l’on rentrera… la crème solaire pas loin, la casquette sur la tête. Il faut sortir du port par la passe, continuer tout droit sur 500m et enfin là nous avons le droit de commencer à pagayer dans la direction souhaitée. Un bateau de secours est là, au cas où et pour nous dire si on est assez loin de la côte. Le danger ce sont les rouleaux qui se forment en arrivant sur la barrière de corail. Le but du jeu : ne pas se renverser et encore moins s’approcher du corail.

Bon nous sommes lancés. Greg et Nico sur un kayak, Fred et moi sur l’autre. On a protégé la main de Fred du mieux qu’on pouvait… J’avais pris des moufles goretex dans la caisse (au cas où on se fasse vraiment mouiller). En voilà une excellente idée ! Pour ramer ce sera pratique ! Plus qu’un sac plastique ! Mais bien sûr …

Je ne suis pas une grande fane du kayak ; je trouve ça horriblement monotone. Les paysages sont beaux mais on ne voit pas bien qu’on avance. Et ça m’endort. C’est assez automatique d’ailleurs. Nico : rétrospectivement, nous aurions sans doute dû accrocher les bateaux… Le déséquilibre est assez important… Du coup, je gère mon pagayage pour rester à côté des copains. La houle et le vent vont bien nous aider...

Dès la première demi-heure, Nico nous annonce qu’il a le mal de mer. C’est vrai que ça brasse aussi. Il y a un peu de houle, c’est bien pour nous, c’est dans la bonne direction. Mais quand même, je me sens barbouillée, mal au ventre ; et franchement le kayak en pleine mer ce n’est pas le meilleur endroit pour changer de position ! Je somnole, je rame plus que je ne pagaie. Fred ne dit pas grand-chose... mais quand même il a une main en moins. Il n’y a pas grand-chose à faire sur un kayak, loin de la côte… c’est long. Fred me confie sa Gopro pour que je fasse des films souvenirs… ça m’arrange, comme ça je ne pagaie plus !! Et puis il a faim. C’est très bien ça ! Pendant au moins 15 min je lui prépare des morceaux de toasts de rillettes de thon, et je me retourne pour lui donner.


 

photo non contractuelle ;-)

photo non contractuelle ;-)

Quoi ça mange du pâté alors qu’on vient de partir et on avait fait un lioph le soir !!!! Fred : Oui on vient de partir depuis 2h et moi je n’ai pas le mal de mer, je suis dans mon élément, alors j’ai faim, miam. Par contre je ne suis pas très performant avec ma main, je n’arrive pas à forcer d’un côté. C’est moyen pour le rendement. La mer en profite pour se lever de plus en plus. La houle s’accentue et le vent arrive ; toujours en nous favorisant. Nico : dur dur… entre le mal de mer et l’envie de dormir… je m’efforce de faire tourner le cerveau… Avec ou sans Greg… ça chante… m’en fout y a déjà plu… belle gestion…  

Oh ! Des dauphins ! La classe !! Ce fût de courte durée, mais quand même, ça fait plaisir ! Vite la Gopro … ils sont passés où ? Ah dommage, trop tard…

Fred me demande le talc. Sa main est trempée. Alors on veut faire comme avec les chaussettes… Mettre du talc pour capter l’humidité. D’accord.

A mi-parcours, le bateau qui assure la sécurité au CP nous demande si nous accostons pour aller au CP ou non. Nous ne retournons pas voir la terre ferme et le CP. Nous restons à 500m de la côte. Je ne me rappelle plus trop pourquoi. Peut-être que nous nous sommes dit tant pis pour le CP, mais ça ne nous ressemble pas trop, ou peut-être que c’est à cause du shunt, ou peut-être à cause de la mer. Nico : briefing du matin : pas de CP intermédiaire… c’est toujours ça de gagné ! A ce moment-là la mer devient assez forte. Les creux se font de plus en plus profonds pour atteindre parfois les 3m, le vent se renforce créant de l’écume sur les vagues. Le kayak se rempli d’eau à chaque vague… heureusement qu’ils sont auto-videurs (pas comme les packrafts !). Ça me réveille un peu. Il faut essayer de surfer le plus longtemps sur la vague ! Ça c’est drôle ! Beaucoup moins monotone d’un coup ! Nico : Greg n’est pas très motivé par les surfs… dommage… on a pourtant des années de pratique dans l’Isère… bon d’accord les vagues étaient plus petites… vraiment rien à voir… Greg : On va dire que c’est un peu moi qui commence à dormir, donc le surf ça attendra. Fred : Cool, de l’action.

Raid in france 2018 : seconde partie

Oh ! Des dauphins ! Re la classe !! Allez vite vite vite, la gopro ! J’essaie, mais comme l’écran de la caméra est cassé et reste éteint ce sera la surprise en déchargeant !!

Nous passons un cap, et la houle se fait moins forte. Dommage ça me plaisait bien. Du coup la monotonie reprend. Le mal de mer aussi. Je somnole de nouveau, je suis brassée. Fred essaie de me faire chanter, histoire de faire passer le temps ; oui mais quoi ? Ah tient j’ai un grand sac plastique dans le sac, je vais essayer d’en faire une voile ! Le sac se gonfle bien avec le vent ; mais nous n’arrivons pas à déterminer si ça permet d’avancer un peu plus vite ou pas. Pas certain. J’essaie d’alterner entre pagayer et tenir le sac plastique histoire de ne pas sombrer. Fred : C’est toujours long le canoë. Zazou fait tout pour tenir et cherche tous les moyen pour nous faire avancer plus vite sans ramer. Encore un peu et elle va coudre nos vêtements pour en faire une voile.

Oh ! Des dauphins ! Re Re la classe !! Allez vite vite vite, la gopro ! J’essaie encore, mais je crois que c’est définitivement raté. Qu’est-ce qu’on dit quand on voit des dauphins ? S’il y a des dauphins, alors il n’y a pas de requins ? Ou l’inverse ? C’est Flo qui me confirmera la deuxième version : s’il y a des dauphins, alors les requins ne sont pas loin !  Les requins c’est bien, mais sous l’eau, en plongée; pas sur l’eau en pleine mer; pas sur un kayak. Nico : c’est quoi un requin ? Fred : je crois avoir déjà vu ca dans les dents de la mer...

Finalement je range le sac plastique et j’essaie de ramer ; tout en somnolant. Là encore je n’ai pas été d’une très grande frénésie...  Et puis nous voyons le bateau de l’orga venir vers nous, qui nous explique comment passer la passe pour rejoindre le CP. Tu vois la bouée au loin ? Euh non… attends je me concentre... oh punaise mais c’est loin encore ! Alors on rame, je me force à essayer de bien pagayer, les yeux fermés… et on pagaie, enfin Fred pagaie, et moi je rame. Je trouve que j’ai beaucoup ramé sur l’ensemble du RIF ^^.

Enfin nous atteignons la balise, pour la contourner et repartir jusqu’à une seconde balise, pour enfin arriver sur la terre ferme et à l’AT. Je crois que nous avons mis 6h ; ce n’est pas si long… et pourtant j’ai trouvé ça interminable ! Nico : le temps est un paramètre très variable… mais je confirme ce fut très long…

Beaucoup de bénévoles dont Claire ! Greg : Ça fait plaisir ! Ça fait vraiment plaisir de voir Claire et toutes ces têtes connues des bénévoles. Les Mojitos sont arrivés bien avant nous sur cette section et sont déjà au sec et en train de manger. Ils nous attendrons en faisant une petite sieste pour qu’on puisse partir ensemble sur la section suivante. Ils sont vraiment sympas. Nico : Lou a vomi son petit dej, son diner, son goûter et son repas sandwich de la veille… on s’en sort pas mal…

 

 

A l’AT, il y a la douche pour se dé-saler. Tant mieux. La prochaine fois il faudra juste que je pense à prendre un savon à mettre dans une caisse et un tout petit peu de démêlant… parce que je ne vous raconte pas les dreds et les nœuds !!! Il faut démêler un minimum pour pouvoir les rattacher correctement et que ça tienne jusqu’à la fin. Ou alors la prochaine fois, je coupe tout.

Lise, la médecin, nous dit que ce n’était pas une bonne idée du tout le talc dans la moufle goretex… ça fait du plâtre !! Oups…  Fred : Oui Oups, je passe un moment à enlever tout ça. Il y a encore un point qui est parti ! Mais c’est plutôt sain, alors Lise me refait un beau bandage.

Nous mangeons du chaud et copieux. Un peu trop pour moi, je m’endors quelques minutes histoire de digérer. Le ventre ça va mieux. Impeccable. Nous refaisons nos sacs et nos VTT pour l’avant dernière section du RIF qui a déjà un goût de terminé. Fred : Une image pittoresque, nous mangeons tous les quatre serrés sous un canoë posé sur une remorque car il pleut juste à ce moment.

 

 

SECTION I – VTT 77 km 2800m D+ : Le Maïdo et la Savane


Après un café chaud, nous repartons sur nos montures accompagnées des Mojitos. Nico : on a décidé de finir ensemble… ça va être sympa. Greg : Ah oui mince faut mettre les chasubles même s’il fait jour ! Aller hop ! Il reste un bon pet à faire en vélo : 2800m de D+ pour arriver en haut du Piton Maïdo. Il est 15h. Et il fait chaud. On voit les nuages à mi pente ; mais la première partie se fait en plein soleil sans ombre. Et ça monte sacrément raid !! Après quelques mètres sur le vélo en sortant de l’AT, nous commençons à porter les vélos pour gravir des escaliers qui nous monteront au-dessus de la ville.

Raid in france 2018 : seconde partie
Raid in france 2018 : seconde partie

Le portage : c’est quelque chose que je n’ai jamais fait ; et même en regardant les autres faire, je suis toujours emmerdée pour savoir comment mettre le vélo sur l’épaule sans que ça me fasse mal. Fred et Nico m’aident encore une fois : soit Fred fait les allers-retours entre son vélo et le mien, soit Nico porte les 2 vélos. Moralement c’est dur de se faire aider tout le temps et de ne pas pouvoir aider à son tour. Nico : L’idée c’est que l’équipe avance le plus vite… Et puis, il faut bien fatiguer les mules un peu. J’aide aussi un peu Lou pas tout à fait remis du kayak. Une fois les escaliers terminés, on attaque la route qui monte. Qui monte très raide. On aurait sûrement pu faire la pente sur nos vélos, mais sans la semaine de RIF dans les jambes!! Greg : Euh même sans sac à dos je ne m’y attaquerai pas à leur pente sur le VTT, c’est pire que la côte du père gras à Grenoble! Fred : Ta raison Greg, même sans RIF je ne serais pas sur le vélo. Surtout que ça dur ; dur sous ce soleil de plomb. Alors on pousse les vélos. Au début Fred pousse nos deux vélos, puis Nico prend la relève et accroche la laisse pour m’aider. Ils sont forts. Merci les amis.

Il fait chaud. Il faut boire. Mais c’est long et il faut économiser un peu d’eau quand même. Même pour moi qui ne bois pas beaucoup, l’eau commence à se faire rare. Ça doit faire à peine deux heures que nous sommes partis. Certaines gourdes sont déjà à sec. Tient des maisons, avec un peu de chance il y aura quelqu’un à qui demander. Mais on est 8 maintenant. Ça fait peut-être beaucoup... On essaye à la première maison qu’on croise. Et nous tombons sur des gens charmants. L’homme nous remplit toutes nos gourdes, et nous félicite pour ce qu’on fait. Nous le remercions chaleureusement, et repartons. Fred : Vraiment tous sympa ces réunionnais.

A partir de là, le chemin est un peu moins pentu, ce qui permet de rouler un peu. Nico me tracte toujours, j’essaie de faire en sorte qu’il ne me sente pas trop tout le temps. Je ne me sens pas si mal que ça sur le vélo. Il m’aide à garder le rythme dans les coups de culs. Greg tracte Morgane. Une vraie famille, une véritable équipe de 8 ! La nuit tombe et on est loin d’être arrivé au sommet ! Le but du jeu cette fois c’est d’arriver au CP à 14km du sommet, de s’arrêter dormir, et de repartir le lendemain vers 3h pour avoir le lever de soleil en haut du Maïdo. Ça me plait. Essayer d’arriver au bon moment aux endroits qui doivent t’en mettre encore plus plein les yeux ! Alors on garde le rythme : on pédale, ça roule plutôt bien maintenant par rapport au début de la section ! Fred est derrière. Il ne dit plus rien. Il me dit que ça va, qu’il a juste envie de dormir... Que ça va passer… Fred : J’ai bien forcé la première partie de la montée avec le vélo de Zazou, je le paye un peu avec un mélange d’envie de dormir du début de nuit, je rentre dans un mode j’avance, j’avance dans ma bulle.

On commence tous plus ou moins à bailler. C’est étrange comment le corps réagit : on sait qu’on va bientôt s’arrêter dormir, on sait surtout que demain c’est la fin, il y a la ligne d’arrivée. Alors notre corps commence à se relâcher. Et notre cerveau qui nous dit, c’est bon maintenant ? Tu n’as plus besoin de moi ? Je peux me mettre en pause ? Je me découvre encore plus durant ce Raid. C’est intéressant. Nico tracte toujours, Greg aussi. Ils sont costauds les garçons. Les Mojitos mettent une ambiance de fou. Jean-Phi et Lou font les cons en imitant l’équipe 50. On en pleure de rire. Nico : je n’arrive même plus à respirer tellement je suis pété de rire. En plus si tu remets 100 francs ils repartent de plus bel ! Fred : Ah il me fallait ça pour me réveiller, la bonne ambiance entre nos deux équipes fait plaisir à voir, à vivre. Une bonne partie de rigolade. Pour la petite histoire depuis le packraft il y a cette équipe 50 avec qui on joue au chat et à la souris. L’équipe 50 est composée de personnes souhaitant participer au RIF mais ne se connaissant pas d’avant. Il y a Guillaume, que Nico et Fred connaissait déjà, il y a un mec barbu pour qui le rythme de son équipe est vraiment cool, donc il en profite – Camille je crois, il y a la féminine (son copain est dans une autre équipe) et il y a le 4ème qui apparemment était bénévole sur les éditions précédentes du RIF. Greg : Ah oui je me rappelle du fameux Jean Phi « Lagagne » un costaud de l’équipe 50 plus en forme que le reste de son équipe semble-t-il ?  Au début du RIF, le 4ème fait comprendre à Nico que bon, les yogis c’est tranquille, parce qu’il les avait déjà récupérés en bus à la fin d’une édition précédente. Bon bah ok. Dans cette équipe, chacun faisait son raid. Un truc de fou. Quand on les croisait, ils n’étaient jamais tous les 4. Ils ne s’attendaient pas, ne s’écoutaient pas. Extraordinaire. Le but pour eux c’est de passer la ligne d’arrivée avant nous. Qu’est-ce que ça pouvait nous faire rire !! Ils partaient toujours avant nous sur les CP, mais on les redoublait à chaque fois en décalé... C’est le genre à te doubler 10m avant la ligne d’arrivée juste pour te dire qu’ils sont arrivés avant. Pas vraiment notre mode de pensée alors, oui ça nous faisait bien rire !! Nico : c’est toujours étonnant la motivation des coureurs. Faire Sa course est déjà bien assez compliqué… c’est comme ça…

A l’AT en bas du Maïdo, ils sont partis vraiment longtemps avant nous et on ne savait pas si on allait les retrouver au CP ou non. Mais bon, on s’en fichait un peu quand même, nous on voulait continuer à kiffer sur ce Raid. Les places on s’en fiche. On sait qu’on va terminer à 4 (ou 8) en profitant un maximum et c’est l’unique but.

On arrive au CP, mais il n’y a plus de place pour dormir. Tant pis, on va trouver mieux. Une aire de pique-nique. C’est bien ça ! On a un kiosque pour nous 8, donc à l’abri de la pluie et de l’humidité du sol, et Greg et Nico nous font même un feu. Nico : juste pour l’ambiance bucolique. Greg : Pas facile quand même car il n’y avait pas de bois à proximité donc on jette l’éponge assez vite. Fred : nous sommes tous attablés sous le kiosque, bien content de prendre un peu de repos et de manger un peu. Mais notre Nico surmotivé veut nous préparer un feu. Personne ne l’a vraiment remercié, nous sommes bien serré l’un contre l’autre à l’abri. Alors son feu sous la pluie n’attire pas beaucoup. Alors avec du retard, un grand merci à notre super capitaine. En temps normal c’est pour le barbecue, mais là on n’a pas pensé à prendre les saucisses ! On n’a même pas pensé à prendre un rab de gaz supplémentaire. On a tout juste pu faire une soupe. Nico : belle boulette !!! Certaines équipes ont tourné sans gaz… avec des lyoph « à froid »… Le gain de poids est faible… Pas sûr de le faire un jour. Le reste sera froid. Il fait froid. Nous sommes vers 2200m d’altitude, la fatigue cumulée des derniers jours se fait de plus en plus ressentir, et on a un peu plus de mal à se réchauffer. Avec Fred pour dormir, on a une technique ; comme on avait acheté 2 bivy non respirant 2 places, on en met un par terre pour nous isoler, et un par-dessus pour faire couverture de survie. Cette nuit-là, j’ai mis toutes les couches que je pouvais (toutes les couches et la goretex, les buffs et les gants), et je crois que dans la nuit on s’est collé le plus possible pour garder la chaleur au maximum. J’ai très peu dormi cette nuit-là tellement j’ai eu froid. Nico : il est pas mal ce duvet 600g finalement… Greg : Punaise je n’ai pas dormi avec ce sol en béton et le froid qui traverse le bivybag.

Raid in france 2018 : seconde partie

Nous repartons le jeudi 15 novembre vers 3h, en repassant devant le CP, nous découvrons 3 autres équipes (dont l’équipe 50 et les sud-africains du packraft). On est mort de rire. On abandonne enfin la route pour commencer les chemins. Pour l’instant c’est un gros chemin. Je ne suis pas à l’aise avec le vélo... ça secoue beaucoup, et mes pieds glissent des pédales – oui je suis en pédales plates, et je ne suis pas encore prête à changer ! Nico : j’ai mis quelques années… tu y viendras… On m’attend, mais on a doublé quelques équipes quand même ; et ça permet aux orienteurs de ne pas faire une seule erreur, ce qui m’arrange. Très rapidement on quitte le gros chemin pour trouver une petite trace droit dans la pente. Je trouve ça beau. On est sur un volcan, et ça se voit. Nous sommes sur de la pierre volcanique. Mais du coup c’est plus dur, parce que ce n’est absolument pas roulant. Même en poussant le vélo, il faut le soulever très souvent pour l’aider. Alors Fred et Nico (une équipe de choc) m’aident pour la énième fois. Fred tracte mon vélo tout en poussant le sien. Puis Nico fini par porter nos 2 vélos. Nico : ça réchauffe ;-) Fred : une équipe de choc, on en bave mais on prend du plaisir à sentir, à partager cette entraide. On arrive à la route, qu’il ne faut pas prendre, et nous continuons droit dans la pente. Nico attend les autres, pendant qu’avec Fred nous prenons un peu d’avance : il y a des lumières d’une autre équipe un peu plus haut dans la pente, et ça n’avance pas fort. Effectivement. On continue à pousser-porter les vélos comme on peut. Mais le chemin est fait pour des randonneurs, pas pour des vélos. Alors Fred me dit de ne pas me cramer – il y a la descente après – et il part avec son vélo sur le dos. Ce n’est plus le packraft sur le dos, mais le vélo ! Je continue à avancer doucement. Je n’arrive pas à mettre le vélo sur le dos. Alors je le pousse, difficilement, je le soulève pour passer des grosses pierres, difficilement, mais bon je sais que c’est un autre gros point à améliorer pour la prochaine fois (s’il y en a une). Fred revient, me prend le vélo, le met sur le dos et repart. Et je le suis jusqu’à l’antenne où nous attendons les autres. Fred en profite pour sortir la caméra, moi j’ouvre grand les yeux et je profite du paysage : le jour commence à se lever. Nous ne sommes pas encore en haut, mais vu les nuages, il n’y aura pas de lever de soleil réellement. Tant pis. C’est quand même très beau. Il reste encore quelques mètres à faire jusqu’au CP et jusqu’à notre point culminant de la section. Fred : exigent mais tellement beau, nous avons une vue panoramique sur la mer, de l’autre côté une vue sur Mafate. mmaaggiiifffiiiqqquuuee.

Raid in france 2018 : seconde partie

Le paysage est magnifique : nous surplombons le cirque de Mafate. Les nuages cachent le soleil, les photos manquent de lumière, mais on se régale quand même ! On est passé par là, et puis par-là pour descendre ici et remonter là. Tiens, on voit Marla et le col de Taïbit. Vraiment Merci Pascal ! C’est une belle conclusion. Les M&M’S pleuvent ! C’est la fête ! Fred : chouette cette vue aérienne à revivre notre début de course. Nous avions fait toute cette partie de nuit. C’est impressionnant de voir là où nous sommes passés.

Bon maintenant il faut redescendre ! Ça m’a rassuré de voir qu’on était une majorité à être à côté du vélo et non pas dessus ! La roche volcanique mouillée est très glissante. Nico : ça fait envie de monter sur le VTT… mais c’est chaud… Et surtout à quoi bon, les copains sont à pied… un coup à faire un OTB… pour le plaisir… Et rapidement les racines se mettent en travers du chemin. Le chemin c’est de la gadoue. Et puis le roadbook nous indique de suivre la piste de descente VTT, et de ne pas suivre les gros chemins... Y en a qui ont perdu beaucoup de temps à ne pas suivre le roadbook il parait... Alors on descend dans la pente, tous à côté de nos vélos, à faire attention à ne pas trop glisser sur les racines. Même ainsi nous tombons tous. Durant un passage un peu plus technique, Fred nous porte les 2 vélos. Pour une fois je ne suis pas trop à la traine... Il faut dire que je deviens une vraie spécialiste de « descente à côté de son vélo ». Je ne subits pas trop. Et je me surprends même à essayer de me mettre sur le vélo de temps en temps, alors qu’avant je n’aurais même pas essayé. C’est bien, tout n’est pas perdu ! La descente se fait principalement sous les bois. On ne profitera donc pas de la vue. Fred : Oui la Zazou est imbattable pour courir à côté de son vélo. Pour ça elle est une championne, elle en a fait sa spécialité. Bientôt des championnats ! Nico : la fin est plus roulante et on en profite quand même un peu… entre temps, je récupère le carton de pointage… Greg en a marre… ça fait une semaine qu’il pointe ;-)
 

Raid in france 2018 : seconde partie

On descend jusqu’à retrouver la ville que nous traversons. Nous ne sommes plus à l’ombre et il recommence à faire chaud !

Après la ville, la savane. Moi qui pensais que nous étions arrivés. C’est raté. Nous revoilà dans un petit chemin plein de pierres volcaniques qui nous empêche de nous mettre sur les vélos. Nous sommes de nouveau en train de pousser ou promener (au choix) nos vtt. Nico : ça passe mais y a du pilotage en finesse… avec la fatigue… Et nous avons soif. Nos gourdes sont vides. A un moment, on pensait que Fred et Seb cherchaient le bon chemin, alors on s’arrête et on se pose ; jusqu’à ce que Fred revienne sans son vélo pour nous dire : « mais qu’est-ce que vous foutez ? »… Ah communication quand tu nous tiens !! Fred : C’est la relâche… aller motivation de l’équipe et c’est reparti. Une équipe nous rattrape pour nous doubler. Ils sont plus forts que nous, ils n’ont pas été shunté eux, mais la fatigue étant là, ils font des erreurs d’orientation et ils nous doublerons 5 ou 6 fois avant l’AT suivant. Dur dur pour tout le monde cette fin de raid. Un petit peu plus loin, nous tombons dans une plantation de manguiers... Ah la terrible tentation !! Nous nous ferons violence pour ne rien cueillir. Greg : Ah oui ça fait vraiment envie toutes ces mangues dans les arbres, mais faut être raisonnable et pas les cueillir car c’est le gagne-pain des locaux ! En revanche, nous profitons d’un tuyau mal branché pour refaire le plein d’eau. Nous sommes presque arrivés, mais on a eu soif. Un peu plus loin nous rencontrons le propriétaire qui nous félicite lui aussi pour ce qu’on a fait ! Aller encore deux petits coups de culs pour enfin arriver à la dernière transition. Nico : je tracte encore un peu Zazou, mais je la sens moins motivée… Allez, allez encore un effort…

A cette transition, je me rends compte que ça y est, c’est terminé. Le raid est fini. Ça me fait bizarre. Il ne reste plus rien à faire. 5km pour rejoindre la ligne d’arrivée. On y est arrivé, tous les 4 ; tous les 8. Ça me fait quelque chose (j’en ai les larmes aux yeux rien qu’en l’écrivant).

A l’AT, on range les vélos, on range tout le surplus et tout le matériel non obligatoire. On enlève le sac de bouffe. On ne part qu’avec le minimum syndical et les affaires de packrafts. Nico : on ne se pose pas trop de questions… tout en vrac dans la caisse VTT et zou ! Fred : Un beau foutoir cette caisse VTT, heureusement que l’on ne va pas y remettre le nez dedans. Surtout le nez d’ailleurs, car avec toutes ces affaires mouillées. Pffouuua !!!

 

 

SECTION J – Trek (+ packraft) / 5 km : Destination Corail

 

Nico et Fred reportent les packrafts, et cette fois avec Greg on peut aider : notre sac est quasiment vide ! Alors Greg prend les pagaies, et je prends les cordes à lancer. Et nous repartons à 8 en direction de la ligne d’arrivée. Nous descendons retrouver la rivière. J’aime cet endroit. Nous sommes à l’ombre de beaux arbres, c’est bien vert et bien moussu.


 

Raid in france 2018 : seconde partie

Nico : après un petit bain rafraichissant, on trouve le sentier « caméléon »… nous retrouvons avec joie les magnifiques bambous.  Et ça reste calme alors que nous savons que la rivière débouche dans le port de Saint-Gilles. Après 3km de randonnée sympa, la forêt fait place à des hautes herbes. Nous voyons un pont pas trop loin. Il est temps de regonfler pour la dernière fois le packraft. Greg : Les moustiques en profitent pour nous dévorer une dernière fois! Sur l’eau l’euphorie de l’arrivée commence à se faire sentir. Fred : L’ambiance est beaucoup plus décontractée, on sent vraiment la fin. Nous recroisons les photographes que nous avions laissés à Cilaos quelques jours plutôt.

Nous arrivons sur le sable, il faut maintenant traverser le tout petit port sans oublier de poinçonner la dernière balise… Nico : heu quelle balise… vas-y Greg, poinçonne, je te prends tes pagaies… Greg : Mince je n’ai pas compris ce que disait Nico du coup je descends sans aller pointer, pas vu de balise!

Et nous nous retrouvons sur la plage. La plage de l’arrivée. C’est trop bien. Le cadre est splendide : il fait beau, le ciel est bleu, la mer et turquoise de ce côté de la barrière de corail, le sable est blanc, et nous avons tous le sourire. C’est beau. Nico : attendez moi les copains… je traine… mais pourquoi d’ailleurs… je ne sais plus… sans doute l’envie de savourer les derniers instants…

Raid in france 2018 : seconde partie
Raid in france 2018 : seconde partie

Notre ami Laurent des Gônes raideurs, bénévole sur le RIF, vient nous retrouver. On en profite pour immortaliser cet instant. Tous les 8 sur la photo. Merci pour ce souvenir.

Il reste quelques centaines de mètre à faire avant de passer cette ligne d’arrivée. Je suis contente et triste d’être arrivée.

Ah petit rebondissement de dernière minute : nous ne voulions pas arriver tout de suite… C’est Nico qui nous permet de savourer cet instant : il a oublié de poinçonner la dernière balise. Nico : Mais pas du tout !!! Pourtant on est passé devant ! Nico : Greg ?? Alors il lâche tout et se met à courir sur la plage pour aller valider le poste. Nico : quand tu n’as pas de cerveau, il vaut mieux avoir des jambes… Nous l’arrêtons, car les Mojitos l’ont poinçonné eux la balise, et on a donc la trace du poinçon. Donc sous les yeux de Laurent et son acceptation, Fred copie les points. On a l’impression qu’il a fait ça toute sa vie ^^. Et nous repartons. Nico : ça reste entre nous, hein ! Fred : Heuuu, je n’ai jamais fait ça avant ! Et oui il ne faut surtout rien dire… Bon heureusement que la trace GPS confirme bien de notre passage à la balise.

Raid in france 2018 : seconde partie

Voilà. Nous y sommes, nous voyons les bannières « Raid in France » « France is Magic ». Les drapeaux des différents pays participants nous font une haie d’honneur. Morgane et Jean-Phi retrouvent leur fille d’un an, Meije. Leur fanclub les attend aussi. Un dernier virage à droite, et nous voyons Pascal et beaucoup de bénévoles nous attendre. Ca fait très bizarre. J’en suis très émue. 7 jours-6 nuits et pleins d’émotions. Nous passons la ligne d’arrivée, et Pascal nous arrose de champagne ! C’est terminé. Voilà, la finale des championnats du monde de Raids Aventures Multisports 2018 est terminée pour nous. Les larmes me montent aux yeux. Embrassades, félicitations, et puis pizza dans la chaise longue !

Nico : quelle plaisir d’arriver avec les copains. On a quand même fait un sacré truc !!! Même sans la Full race, on n’aura pas trop trainé dans les AT ni les CP. Avec nos forces et nos faiblesses, on a réussi à rester unis et puis bien se marrer même si toutes les anecdotes ne sont pas racontables… Une belle équipe. Mercredi 15 novembre – 175h de course. Nous sommes partis à 4, et nous sommes arrivés à 8. Just Magic.

Raid in france 2018 : seconde partie
Raid in france 2018 : seconde partie

Greg : Ah oui que de moments vécus en votre compagnie, c’est vrai qu’on n’a pas tout fait mais je suis tellement content d’avoir fini à 4 et surtout que Fred ait tenu jusqu’au bout avec sa main réparée. Encore une belle édition qui me restera en mémoire.

Fred : JUSTE ENORME, J’ai vécu une superbe édition. Zazou nous a fait changer un peu de rythme dès le début mais après réflexion c’est ce qui nous permis de profiter pleinement de cette aventure. Et s’il y avait une édition à vivre pleinement, c’était celle-ci. La Réunion est un lieu de rêve pour le raid aventure. Nous avons vécu tous ensemble un moment inoubliable. C’est la première fois que je me blesse à ce point, et je suis bien content d’avoir pu finir, le soulagement. Toutes les conditions ; tous les paysages, tous les milieux. Merci à vous, mes coéquipiers, un grand merci.

Raid in france 2018 : seconde partie

L’après course :

La pression est relâchée. Nous profitons de l’après-midi pour ranger un peu notre joyeux bordel. Nous allons nous renseigner pour laver les vêtements, et optons pour aller à la laverie le lendemain matin. Nous passons notre temps à essayer de ranger : certains sont beaucoup plus efficaces que d’autres… A dormir aussi, et à manger. Nous avons trouvé une boulangerie au top et passons deux matinées à nous régaler. Ensuite, il y a sieste bien sûr, et le 4h arrive enfin pour nous régaler de glaces 3 boules.

Nico : ça plane pas mal les premiers jours post course. Objectif principal de cette fin de voyage : faire la lessive… On devrait y arriver. Greg : Ce n’est pas la partie la plus intéressante du raid le nettoyage, mais on se force pour pas que ça traine de trop. Mince il reste plein de bouffe de course, le sac va être plus lourd au retour qu’à l’aller ! Fred : C’est fait !!! Nous avons finis !! On fait nos petits rangements dans une ambiance très relâché, avec le sentiment que nous avons le droit de se faire plaisir. Dormir, manger, rester tranquille et le mieux se remémorer notre course.

 

La cérémonie de clôture se fait le jeudi 16 novembre à 18h. Ils sont sympas avec nous, il n’y a pas trop de blabla. Les équipes passent une à une : d’abord les hors classement, ensuite ceux qui ont abandonné, et puis ceux qui ont passé la ligne d’arrivée. Sur 59 équipes partantes, seulement 38 arrivent à 4. Nous sommes les 33ème  et 34ème avec les Mojitos.

Et enfin arrivent les meilleurs au monde à ce jour : 400 Team Naturex en 3ème position – un tonner d’applaudissement ; puis Haglöfs Silva, les suédois en 2ème – les applaudissements redoublent. Nous nous rassoyons. Et puis les néo-zélandais Avaya ; 1er. Tout le monde se lève, les applaudissements pleuvent. Il y a du respect et de l’émerveillement dans ces applaudissements. Du respect, car ils ont terminé la course en 2 fois moins de temps que toi et sans être shunté. Du respect, car ils ont gardé leur 1ère place. De l’émerveillement dans mes yeux de jeune raideuse, de voir les meilleures équipes au monde de ce sport.

Après la cérémonie, nous mangeons tous ensemble attablés autour de grandes tables, ce fut un moment très convivial. Fred : Tous rassemblés, nous avons tous vécus une semaine mémorable avec des centaines d’anecdotes. Tout le monde parle avec tout le monde.

Et puis après un bon repas créole, il faut aller digérer ; alors nous repartons nous coucher.  

Nico : ça mange pas mal… et ça dort pas mal aussi…


 

Raid in france 2018 : seconde partie

Le lendemain, nous partons faire quelques emplettes au marché de Saint Paul, mais le temps d’y aller en vélo, tout était fermé. Bon bah ce n’est pas grave, nous nous sommes régalés de samossas sur la plage de sable noir. Fred : Plutôt empiffré de samossas. On en a acheté beaucoup et ils nous ont rajouté un tiers de plus.

Une fois rentrés, nous remettons nos vélos dans leur caisse, et les donnons à l’orga pour qu’ils nous les apportent le lendemain jusqu’à l’aéroport.

Le dimanche matin, cette fois nous faisons le marché de l’Ermitage Les Bains, à 3 minutes à pieds du Village Corail. Je peux honorer la commande des gousses de vanille à ramener en France, et puis quelques souvenirs quand même ! Nico : vraiment sympa ce marché, on a envie de tout goûter…

La suite est moins sympa à raconter alors je vous la fait courte : le bus nous ramène à l’aéroport, puis c’est l’avion qui nous fait voler jusqu’à Paris, puis le train qui nous redescend jusqu’à Lyon. Nico : Un petit Dead Pool pour la route ? Greg : Moi j’ai l’impression de refaire la course dans ma tête à chaque fois que je ferme les yeux ! C’est bon pour s’endormir dans l’avion ! Nous sommes le lundi 19 novembre il est 11h. Et la boucle est bouclée. Nico : température et météo de saison… brrrrr…

Le plus dur pour moi c’est d’aller retourner travailler après tout ça.

 

L’île de la Réunion est une île splendide. Un lieu à faire et à refaire tellement il y a à faire !

 

Merci à cette île d’être comme elle est.

Merci Pascal pour ce parcours hors norme !

Merci aux bénévoles sans qui tout cela ne serait possible !

Merci à Greg, Nico et Fred de m’avoir embarquée dans cette merveilleuse aventure !!

Nico : plaisir partagé… partis à 4… rentrés à 4… A suivre…

Merci à vous trois d’avoir formé cette petite équipe bien soudée jusqu’au bout. Merci à Pascal pour ce parcours surprenant, difficile et tellement magique. Merci à toute cette énergie déployée par les bénévoles. J’espère que l’aventure continuera en …. 2020 et que Pascal remettra le couvert pour nous surprendre de nouveau dans une partie magique de la France.

Fred : Impressionné par Zazou qui a su surmonter ces peurs, ces faiblesses. Mis dans le dur dès le début, elle est remontée de jour en jour pour finir au top. Que de souvenirs, que d’émotion, que de plaisir. Raid in France comme on le désire. Merci les copains. Nous allons en parler longtemps de cette édition.

 

Raid in france 2018 : seconde partie
encore merci à Perl'Amande!!!

encore merci à Perl'Amande!!!

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article